Optimiser sa rémunération en 2025 : quelle stratégie ?
- La Financière D'Orion
- il y a 11 heures
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Optimiser sa rémunération en 2025 : un arbitrage stratégique entre salaire, dividendes et épargne salariale
Dans un contexte économique marqué par de nombreuses évolutions fiscales et sociales, optimiser sa rémunération en 2025 demeure une préoccupation majeure pour les dirigeants d'entreprise. L'enjeu est double : maximiser votre pouvoir d'achat immédiat tout en préservant votre protection sociale et en sécurisant l'avenir de votre entreprise.
L'optimisation de la rémunération d'un dirigeant d'entreprise implique un arbitrage stratégique entre salaire, dividendes et épargne salariale. Ce choix repose sur des critères fiscaux, sociaux et patrimoniaux qui doivent s'inscrire dans le cadre légal actuel, notamment le Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) à 30%, les règles d'assujettissement des dividendes aux cotisations sociales pour les gérants majoritaires de SARL et les dispositifs d'épargne salariale issus de la loi PACTE.
Chaque forme de rémunération présente des caractéristiques distinctes qu'il convient d'analyser précisément pour établir la combinaison idéale. Entre le salaire, socle de votre protection sociale mais fortement taxé, les dividendes à la fiscalité parfois plus avantageuse, et les dispositifs d'épargne salariale encore sous-exploités, les leviers d'optimisation doivent nécessairement une approche personnalisée.
Cadre réglementaire et fiscal actuel
Le salaire : sécurité et protection sociale
Le salaire reste la base fondamentale de la rémunération du dirigeant. Il constitue le socle de votre protection sociale (retraite, prévoyance, indemnités journalières) et offre une sécurité appréciée, notamment pour vos démarches bancaires.
Le régime social et fiscal du salaire dépend de votre statut (travailleur non salarié ou assimilé salarié). Pour rappel, les cotisations salariales sont considérées comme déductibles selon l'article 83 du CGI :
"Le montant net du revenu imposable est déterminé en déduisant du montant brut des sommes payées et des avantages en argent ou en nature accordés : 1° Les cotisations de sécurité sociale, [...] 1° quater Les cotisations ou primes versées aux régimes de prévoyance complémentaires obligatoires et collectifs..." Code Général des Impôts, article 83
Toutefois, le niveau élevé des charges sociales constitue souvent un frein lorsqu'on cherche à optimiser sa rémunération en 2025, particulièrement en présence d'autres options fiscalement plus avantageuses.
Régime fiscal et social du salaire - Le salaire constitue la rémunération du travail du dirigeant. Son traitement fiscal et social varie selon le statut :
Dirigeants assimilés salariés (présidents de SAS, directeurs généraux de SA): relevant du régime général de la sécurité sociale,
Gérants majoritaires de SARL : relevant du régime des travailleurs non-salariés.
Le salaire est déductible du résultat imposable de la société (article 39-1 1° du CGI), mais soumis à l'impôt sur le revenu dans la catégorie des traitements et salaires (article 79 du CGI).
Les dividendes : une fiscalité à bien maîtriser
Les dividendes versés aux personnes physiques soutiennent les prélèvements sociaux à la source (17,2% sur le montant brut) et un prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30% au total depuis 2018. Ils constituent néanmoins une option intéressante pour les dirigeants d'entreprises soumises à l'IS.
Une attention particulière doit être portée au cas des gérants majoritaires de SARL. En effet, la fraction des dividendes excédant 10% du capital social est assujettie aux cotisations sociales du régime des indépendants, comme l'a rappelé le ministère des finances :
"Afin de réguler ces pratiques, et conformément à une proposition des travailleurs indépendants eux-mêmes, le gouvernement [...] a prévu, pour les professions libérales, que les dividendes versés au-delà de 10% du capital devaient être réintégrés dans l'assiette des cotisations sociales. C'est cette même mesure qui a été étendue [...] aux artisans et aux commerçants en 2013."
Régime fiscal et social des dividendes
Régime fiscal - Les dividendes sont soumis au Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) au taux global de 30% (article 200 A du CGI) comprenant :
12,8% au titre de l'impôt sur le revenu
17,2% au titre des prélèvements sociaux
Le contribuable conserve la possibilité d'opter pour l'imposition au barème progressif de l'impôt sur le revenu (avec abattement de 40% selon l'article 158, 3-2° du CGI).
Régime social - Pour les gérants majoritaires de SARL, l'article L.131-6 du Code de la sécurité sociale prévoit un assujettissement particulier : La fraction des dividendes excédant 10% du capital social, des primes d'émission et des sommes versées en compte détenues par le travailleur indépendant, son conjoint/partenaire de PACS ou ses enfants mineurs courants est soumise aux cotisations sociales des travailleurs indépendants.
L'épargne salariale : un levier fiscal sous-exploité
L'épargne salariale (intéressement, participation, PEE, PERCO) offre un cadre fiscal et social attractif. Les récentes évolutions législatives ont renforcé l'intérêt de ces dispositifs, notamment depuis la loi PACTE.
Il convient cependant d'être vigilant sur la mise en place de ces dispositifs, particulièrement concernant le caractère collectif des plans. La jurisprudence récente est lieu de préciser ces exigences :
"Il résulte de la combinaison de ces textes que les abondements des employeurs prévoient de participer à l'effort d'épargne des adhérents à un plan d'épargne pour la retraite collective (PERCO) ne sont exclus de l'assiette des cotisations sociales que lorsqu'ils revêtent un caractère collectif."
Régime de l'épargne salariale - Les dispositifs d'épargne salariale comprennent :
L'intéressement (articles L.3311-1 à L.3315-5 du Code du travail)
La participation (articles L.3321-1 à L.3326-2 du Code du travail)
Les plans d'épargne (PEE, PERECO) (articles L.3331-1 à L.3334-16 du Code du travail)
Les points de vigilance essentiels effectués au cabinet
Risque de requalification : une rémunération anormalement basse compensée par des dividendes élevés peut être requalifiée par l'administration fiscale ou l'URSSAF.
Équilibre de la trésorerie : ne pas fragiliser votre entreprise par des distributions excessives.
Caractère collectif des dispositifs d'épargne salariale à respecter rigoureusement
Anticipation des évolutions législatives qui pourraient modifier l'équilibre de votre stratégie.
Conclusion
Optimiser sa rémunération en 2025 repose sur un équilibre entre plusieurs éléments, qu'il convient d'adapter selon votre situation personnelle et celle de votre entreprise. Un pilotage régulier de cette stratégie est nécessaire pour s'adapter aux évolutions législatives et à vos besoins changeants.
En tant que cabinet spécialisé en gestion de patrimoine des chefs d'entreprise, nous vous proposons un accompagnement personnalisé pour établir la stratégie d'optimisation la plus adaptée à vos objectifs et à la réalité de votre entreprise.
Tableau comparatif des différentes formes de rémunération
| Avantages | Inconvénients | Stratégie optimale |
Le salaire : à calibrer avec précision
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Les dividendes : flexibilité et fiscalité maîtrisée
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L'épargne salariale : levier patrimonial de long terme |
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